Les Temples d'Angkor

Après une longue journée de voyage, nous voilà arrivés à Siem Reap pour visiter les temples d’Angkor. Nous avions préalablement réservé une guesthouse à seulement 8 dollars pour deux, petit-déjeuner compris et nous sommes agréablement surpris de découvrir notre chambre, la plus propre que l’on n’ait jamais eue, avec un frigo en bonus. Nous partons découvrir cette ville et cela nous change de nous retrouver entourés de touristes. L’ambiance est bien différente des Philippines et les prix dans le centre de Siem Reap se sont adaptés à l’afflux touristique. Nous quittons donc un peu le centre afin de trouver un lieu aux tarifs plus abordables pour le dîner puis nous filons dormir afin d’être en forme pour aller découvrir les temples d’Angkor.

Nous louons des vélos et partons pour les 7km qui nous séparent d’Angkor. Les vélos sont sommaires, une seule vitesse et loin d’être légers mais disons que cela roule et que c’est assez économique. Après avoir fait un détour qui nous a valu 8 km pour aller acheter nos tickets dans le nouveau lieu de vente, et après avoir découvert l’augmentation considérable de prix au 1er février (nous sommes alors le premier février !), nous arrivons enfin sur le site d’Angkor et apercevons au loin Angkor Wat, le temple le plus grand, le plus conservé et le plus imposant de tous. Néanmoins, ayant lu quelques blogs de voyages, nous passons notre chemin car nous avons fait le choix de visiter ce temple entre midi et deux, quand la majorité des bus de touristes rentrent manger à Siem Reap. Nous l’admirons donc de loin et résistons à l’envie d’entrer mais il faut dire que lorsque l’on voit la file continue de touristes se dirigeant vers l’entrée, nous n’avons pas une envie folle de nous mêler à la foule.

Les temples d’Angkor ont été construits à l’époque où Angkor était la capitale de l’empire Khmer, du IXème au XVème siècle. Durant cette période, les rois successifs ont fait ériger tour à tour des dizaines de temples. Symboles de la puissance de l’empire, ils tomberont dans l’oubli après la chute de l’empire, avant d’être redécouverts puis restaurés à la fin du XIXème siècle.

Nous commençons donc notre exploration par le centre de la cité royale d’Angkor Thom : Le Bayon. Il y a là aussi beaucoup de monde et c’est pour cette raison que nous avons visité une seconde fois ce temple le troisième jour, très tôt le matin. Les nombreux visages, 216 plus exactement, aux expressions différentes si l’on regarde de près font naître une ambiance toute particulière. Ils sont là, gigantesques, dominant chacun d’entre nous, et nous replongent dans une époque lointaine. A la différence d’autres temples, celui-ci semble manquer d’espace pour s’étendre comme il le souhaite.

Après Bayon, nous allons déjeuner puis nous dirigeons vers Angkor Wat. Comment décrire Angkor Wat ? Je crois que quelques photos seront bien plus parlantes que mes quelques mots, qui ne peuvent que difficilement décrire ce lieu qui nous plonge dans un autre temps. D’en bas, les trois tours imposantes ne peuvent que nous impressionner, de là-haut, la vue est simplement spectaculaire. Après cela, nous méritons un peu de repos, la chaleur est accablante et nous nous posons sous un arbre au pied d’Angkor Wat. Nous n’allons pas nous plaindre, après la pluie aux Philippines, nous sommes bien heureux de pouvoir profiter du soleil, mais il tape fort, encore plus à l’heure qu’il est. Après une petite pause, nous reprenons les vélos malgré la chaleur. Objectif Ta Prohm, un temple qui nous a énormément plu. Un peu plus perdu dans la jungle que Bayon, certaines scènes de Tomb Raider furent tournées là. Grand et en partie détruit, ce labyrinthe de pierre comble nos rêves les plus fous lorsque nous nous prenons pour Indiana Jones. Les arbres ont repris leur droit et il est difficile de décrire l’atmosphère que cela crée. Les racines surgissent çà et là et les arbres se dressent au milieu du temple, poussent par dessus les murs, détruisent ou maintiennent certains d’entre eux. Ce qui est particulièrement plaisant aux temples d’Angkor est avant tout la liberté qui nous est offerte. Nous pouvons nous perdre dans les temples, emprunter une petite porte puis une autre, jouer aux explorateurs. Plus encore, il y a ces temples très connus dont nous parlons jusqu’alors, mais à vélo, nous jouissons d’une telle liberté que nous pouvons aller à la découverte des temples beaucoup moins touristiques, perdus au milieu de la jungle, là où les bus de chinois ne vont pas, là où les tuk-tuks ne vont pas. Quel plaisir alors de se retrouver dans une atmosphère paisible, presque seuls au milieu de nulle part, perdus dans l’histoire de la cité d’Angkor tout comme dans nos rêves d’enfants, ceux où nous sommes de grands explorateurs à la recherche de la cité perdue.

Nous pourrions continuer de décrire les temples un à un, mais nous en avons visité beaucoup pour un seul article. Plus encore, décrire chacun d’entre eux est une tâche difficile, les temples se ressemblent et se différencient tellement à la fois, chaque temple porte son identité, sa fonction, son histoire.

Si nous avons parcouru plus de 40km le premier jour car nous avons voulu aller voir le coucher de soleil du sommet d’un temple éloigné (coucher de soleil qui n’a rien donné, les nuages ayant décidé de prendre le ciel d’assaut), nous avons été plus sages les jours suivants et n’avons roulé qu’une trentaine de kilomètres, sinon un peu moins.

Le dernier jour, nous nous sommes levés de bon matin pour aller voir le lever du soleil sur Angkor Wat. Beaucoup de touristes se lèvent tôt pour cela. Pas de chance, les nuages se sont invités et la lumière ne fut pas aussi belle qu’espérée, même si le reflet sur l’eau nous a tout de même offert un très beau spectacle. Nous avons profité d’être sur place très tôt pour aller visiter une seconde fois Bayon, mais cette fois, avec bien moins de touristes car nous étions dans les premiers. Il est bien plus agréable de se sentir libres plutôt qu’à la queuleuleu à visiter un temple !

Angkor restera un très bon souvenir pour nous, malgré la foule et bien que nous n’aimions pas trop les lieux hyper touristiques. Les vendeuses des étales de souvenirs nous laisseront un moins bon souvenir. A peine approchez-vous un stand où sont vendus t-shirts, pantalons et autres souvenirs que vous êtes alpagués à coup de « Vous voulez un T-shirt ? Un pantalon ? Regardez on a d’autres couleurs... Regardez celui-là ! Vous voulez un foulard ? Vous voulez de l’eau ? Monsieur un t-shirt pour vous ? Madame un pantalon? » Et ainsi de suite, sans cesse, jusqu’au moment où vous quittez la zone, fatigués sinon épuisés d’entendre cette voix continue au ton monotone vous proposer la boutique entière alors que vous regardiez seulement. Vous n’achetez donc rien, et fuyez à grands pas ! Évidemment les prix baissent alors que vous n’avez pas même commencé à négocier, mais rien n’y fait, l’envie de ramener un souvenir vous a passé.