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Une courte mission, d'inoubliables rencontres, un réel besoin

  • Isaure et Augustin
  • 16 avr. 2017
  • 5 min de lecture

Comme on a pu l'expliquer dans l'article de présentation de l'école, cette école est dans un endroit très reculé et les élèves ont vraiment très peu d'argent. Pour autant, ce fut une aventure formidable.

Les élèves ont une joie communicative, sont heureux de découvrir de nouveaux volontaires. Certains ont vraiment la soif d'apprendre et malgré les difficultés de l'enseignement en tant que volontaires, malgré la barrière de la langue, nous avons vraiment vécu une belle expérience de volontariat.

Tout commence le matin à 7h30 lorsque Mahendra ou Kapil vient nous chercher à notre guesthouse à Bodhgaya. En effet, nous avons tout d'abord été accueilli chez Mahendra mais avons rapidement compris que la chambre où il nous avait installés était en fait celle de sa femme et lui, qu'il avait libérée pour nous. Les enfants y avaient tous leurs jeux. Nous avons ainsi préféré loger en guesthouse plutôt que d'avoir l'impression de chasser sa famille. Il s'avère qu'il a d'autres chambres mais sans lit...

Nous logions donc à Bodhgaya ce qui nous permettait aussi d'être autonome pour faire nos courses ou visiter.


A 7h30 donc, Mahendra vient nous chercher pour nous emmener quelques 6km plus loin. Nous quittons la ville et traversons champs et petits villages à trois sur une moto, par des routes ou chemins de terre en plus ou moins bon état pour arriver vers 8h au village où se trouve l'école.

Nous commençons ensuite notre cours avec la classe des plus grands.

Marine et Mila avaient décidé de prendre en charge les plus petits pour essayer de leur faire faire des activités adaptées à leur âge. Dédé, quant à lui, était chargé de mettre en place les portes des toilettes !


Comme nous avions la chance d'être là en même temps que d'autres volontaires, nous avions à notre charge une classe de 18 élèves. C'est déjà beaucoup lorsqu'on ne parle pas Hindi et que eux ne parlent pas anglais mais c'est mieux que 40 élèves !


Nous étions chargés d'enseigner environ 45/50 minutes l'anglais puis 45/50 minutes les maths. Le plus difficile fut d'enseigner l'anglais. Leurs connaissances en anglais s'arrêtent à "My name is..." et "I'm... years old". Ils connaissent aussi le nom des différentes parties du corps et savent compter mais cela s'arrête là.

Communiquer est donc un véritable challenge, expliquer les consignes et se faire comprendre un défi.

Nous avons décidé de proposer un échange entre les élèves indiens et les élèves de CE2 de la classe française afin de faire travailler l'anglais. Mahendra est ainsi venu expliquer en hindi le projet et nous avons - lors du premier cours - montré la photo de classe des CE2 accompagnée de bulles présentant chaque élève. Le premier cours a donc majoritairement servi à mettre en place l'échange, à attribuer un correspondant à chacun et à leur faire rédiger une courte présentation d'eux-mêmes.

Avec le décalage horaire et le temps que nous envoyions les réponses des indiens vers la France et que Mme Desvallées fassent travailler ses élèves pour répondre, nous avons travaillé un jour sur deux aux échanges franco-indiens tandis que les autres jours étaient consacrés à des leçons plus classiques.


Les cours de maths se sont avérés beaucoup plus simples à mettre en place. Les chiffres parlent d'eux-même et nous pouvons expliquer les choses plus simplement. La plus grosse difficulté que nous avons rencontrée fut celle de l'hétérogénéité de la classe. Si certains font sans problèmes des multiplications à trois chiffres, d'autres peinent à trouver le résultat de 3x3. Les uns, demandeurs, n'avaient de cesse de venir nous harceler pour avoir d'autres exercices, les autres, perdus depuis longtemps, avaient tendance à attendre la fin du cours. Malheureusement, nous avons remarqué une différence énorme entre les filles et les garçons. Ces derniers étaient en général très demandeurs tandis que les filles - passives - avaient pour la plupart l'air de s'être résignées, sachant que leur place serait plus tard au foyer. Beaucoup d'entre elles avaient un piercing au nez, signifiant qu'elles étaient déjà promises.

Nous essayions donc de faire passer tout le monde au tableau et de prendre le temps avec celles-ci ou avec les garçons les plus jeunes (certains avaient 8 ans quand les plus vieux en avaient 13) mais le souci était alors que ceux de 12/13 ans s'ennuyaient et en profitaient pour faire n'importe quoi. Bref, un sacré challenge de tenir une classe si hétérogène et sans parler la langue !


Néanmoins ce fut avec plaisir que nous avons lu dans les yeux de certains la soif d'apprendre et nous avons vécu de beaux moments d'échange et d'enseignement. Il faut vivre au jour le jour, essayer de donner le maximum à ceux qui le veulent pour leur donner toutes les chances d'aller plus loin et essayer de faire s'accrocher ceux qui sont déjà dépassés...


La plupart des partages ont eu lieu à travers la photographie, qui est pour eux un sujet fascinant. Ne disposant d'aucun appareil photo ou téléphone, ils sont fascinés à l'idée de se voir dans un écran. Nous avons donc décidé à la fin du séjour d'aller imprimer des photos de ces élèves et les afficher dans la classe. Leur joie de se voir sur papier fut communicative.


Certaines rencontres se passent de mots et la photo fut un véritable vecteur de rencontres.

Par exemple cet homme du village en train de grimper à un arbre que nous avons pris en photo de loin. Celui-ci l'a vu sans que nous ne l'ayons remarqué et c'est ainsi qu'à la fin du cours, il est venu nous voir pour qu'on lui montre la photo, tout autant fasciné que les enfants. Nous avons mis un moment à comprendre ce qu'il voulait mais la joie s'est lue sur son visage lorsqu'il a découvert cette image de lui. Nous avons donc fait le choix d'imprimer cette photo et de le retrouver pour la lui offrir. Le dernier jour, nous avons envoyé un élève lui offrir la photo chez lui car nous pensions devoir partir. L'homme est alors venu au moment où nous allions monter sur la moto nous faire comprendre qu'il avait eu la photo et qu'il en était très reconnaissant. Le sourire aux lèvres, son regard en disait long et bien qu'il nous parlait en hindi et que nous répondions en anglais, il m'a semblé comprendre parfaitement ce qu'il disait. Ce fut une des rencontres les plus fortes que nous ayons faites bien qu'elle n'ait duré que très peu de temps.


Nous avons aussi fait la rencontre de trois français, volontaires comme nous. Marine, Mila et Dédé. Marine était déjà venue deux ans auparavant et connaissait bien le projet. Elle avait donc organisé une collecte d'habits avant leur venue ainsi qu'une collecte de fonds à l'aide de Mila. La collecte de fonds a permis d'acheter du matériel scolaire et de financer un grand pique-nique le vendredi midi, qui fut un véritable succès au vu des sourires des enfants. Nous avons donc aidé à la préparation d'un repas indien pour toute l'école, avons joué avec les enfants à différents jeux et avons passé une super journée.

Les rencontres avec d'autres volontaires sont souvent très intéressantes mais celle-ci tout particulièrement. Nous avons passé beaucoup de temps avec ce trio insolite ! Cela fait définitivement partie des belles rencontres de ce voyage !


Leur engagement auprès de Mahendra est à saluer et c'est avec joie que les élèves ont pu avoir de nouveaux habits et de nouveaux cahiers. Comme nous l'expliquions dans l'article précédent, ce projet fait partie de ceux qui ont besoin d'aide et d'accompagnement et voir revenir des volontaires deux ans après avec un engagement plus fort laisse espérer à une réelle évolution du projet de Mahendra !


 
 
 

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