Perito Moreno

Nous l'avions vu en photo, on nous avait vanté son côté exceptionnel, et nous n'allions probablement jamais retourner en Patagonie de notre vie... nous avons donc fait une petite folie en allant admirer le Perito Moreno. Cet immense glacier à la particularité d'être observable de très près sans avoir besoin de beaucoup marcher, puisqu'une avancée de terre lui fait face, pour s'arrêter à quelques dizaines de mètres seulement du mur de glace !

Sur le chemin du retour d'El Chalten, nous nous nous arrêtons donc à El Calafate, à quelques 90 km du glacier. Pour une trentaine d'euros, nous avons droit à un duplex spacieux tout équipé pour deux nuits. Nous ne comprendrons jamais comment de tels appartements peuvent être au même prix qu'une chambre d'hôtel des plus basiques... mais nous n'allons pas nous plaindre !

Nous avons plusieurs options pour nous rendre au pied du glacier : en stop, en partageant un taxi avec d'autres touristes, ou en bus. Les longues heures passées à El Chalten à attendre qu'une voiture veuille bien nous prendre, sans succès, nous ont quelque peu refroidis quant à la première option. Surtout, nous sommes en basse saison, et nous avons lu sur internet que certains avaient échoué même en période touristique... Nous abandonnons donc l'idée du stop, et nous rendrons le lendemain à la gare : si nous trouvons des voyageurs prêts à partager un taxi, tant mieux, sinon, nous prendrons le bus !

Le lendemain, à la gare, il nous apparaît vite que nos chances de trouver d'autres personnes intéressées sont bien maigres. La plupart ont déjà acheté leurs billets la veille, nous nous résignons donc à faire de même. 410 pesos argentins par personne (25€), qui s'ajouteront aux 500 pesos (30€) obligatoires pour rentrer dans le parc national... aïe ! Ça fait mal, mais il faut vite oublier tout ça et profiter à fond de la belle journée qui s'annonce. Le bus nous dépose à l'entrée de la zone de terre qui donne sur le glacier. Le bus repart dans 5h30, nous avons de longues heures devant nous pour explorer les environs ! La zone a été quadrillée par de multiples passerelles, qui donnent accès à différents points de vue. Il est possible de s'approcher du glacier en bateau, mais on nous a dit que cela ne valait pas forcément le coup. Nous nous engageons donc sur la passerelle, un grand lac sur notre droite, la forêt de l'autre côté, et le Perito Moreno quelques centaines de mètres devant, encore invisible. Il ne se fait pas attendre trop longtemps ! Au premier virage, nous voyons au loin se dresser cet immense mur de glace qui descend de la montagne, majestueusement posé sur le lac. De "petits" icebergs d'un bleu vif flottent devant cette façade de près de 70 mètres de hauteur, petit étant relatif, car ils font tous plusieurs mètres d'épaisseur ! Le Perito Moreno, avec ses 23 km de long et ses 700 mètres d'épaisseur au milieu, à la caractéristique d'avancer de plus de 2 mètres par jour. Ne nous méprenons pas, cela ne signifie nullement qu'il grossit à toute vitesse en prenant du terrain sur la terre qui l'entoure, et qu'il serait l'un des seuls glaciers à résister au réchauffement climatique. Il n'est d'ailleurs pas épargné puisque son épaisseur réduit d'environ 13 mètres par an en son milieu... En réalité, des morceaux de glace se détachent du glacier au même rythme que celui-ci avance, son extrémité se situe donc au même endroit depuis de nombreuses années, à quelques mètres près. Ce mouvement constant donne lieu à des craquements incessants, et des chutes de morceaux de glace, formant ainsi une mer d'icebergs au pied du mur.

Malgré le prix de la journée, nous ne regrettons rien. Malgré les photos que nous avions déjà vues, nous n'avons pu qu'être impressionnés par cet immense glacier. Il faut mettre le prix, et c'est un peu dommage, il y a de nombreuses passerelles, ce qui rend le lieu tout aménagé et nous aurions évidemment préféré que le site soit laissé à l'état naturel mais cela ne retire rien à sa beauté. Entre cette étendue de glace immense et les craquements monstrueux qui en proviennent, nous avons particulièrement aimé déambuler sur les passerelles, guetter le moindre bruit pour essayer de voir le bloc se décrocher ou simplement admirer cette immense mer de glace.